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Test Stellar Blade

Test Stellar Blade
Note Gamelove
7 /10
Soul Automata
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C’est incroyable comme le temps passe vite… Et finalement, c’est plus de sept ans qu’il aura fallu patienter pour que Nier : Automata se barde d’une suite. Et c’est in fine du côté des Souls-like que le titre de Square Enix et Platin… mmmh attendez… Stellar Blade n’est pas la suite de Nier : Automata ! Il n’y a même aucun rapport entre les deux. Eh bien, peu importe, cela ne l’empêche pas d’être un excellent jeu, car le premier titre AAA du studio sud-coréen Shift Up est une belle petite bête. Loin d’être parfaite… mais des plus agréables…

Tranchant et pas loin d’être stellaire

(Ce test de Stellar Blade a été réalisé sur PS5 à partir d’une version presse fournie par l’éditeur.)

Pardonnez ma petite facétie introductive, mais très honnêtement, la ressemblance entre Nier : Automata et Stellar Blade est à s’y méprendre, ne serait-ce qu’au niveau du setting, je vous laisse juges… Dans un futur lointain, l’humanité a été quasi annihilée par une race extraterrestre, les Naytibas. Mais pour Eve, membre du 7ème escadron aéroporté, il n’est pas question de tourner les talons. Sa mission est simple, expédiée depuis une colonie installée en orbite, elle doit faire son maximum pour massacrer la menace et reprendre ce qui peut être repris. Mais à l’image de 2B, le voyage sur cette Terre massacrée et reprise par dame Nature est loin d’être une sinécure. Et donc, dès la première seconde, difficile de ne pas songer à Nier : Automata…

Ressemblance avec l’apocalypse selon Yoko Taro, une Eve hyper sexualisée pas loin d’être justement dans la tenue de notre Mère à tous (il paraît...), une combattante expédiée depuis l’espace pour reconquérir la Terre et aux compétences à l’arme blanche aussi létales que ses facultés à virevolter au combat…, la fine frontière entre l’inspiration et la copie est toujours aussi difficile à analyser. De surcroît, Eve est peu loquace, rapidement accompagnée par un drone, perdue au milieu des vestiges de notre civilisation, et doucement torturée par une situation qui ne tourne pas rond... Autant être franc, du début à la fin, il ne se passe pas un instant sans que Stellar Blade ne distille cette impression d’être la suite d’Automata... Mais pas que d’ailleurs, car les développeurs de Shift Up semblent avoir lorgné sur d’autres productions, à commencer par Resident Evil, pour ne pas dire Dead Space au vu de l’ambiance pesante lors de sections particulières du jeu et, surtout, du côté des Souls-like.

‟ … Stellar Blade représente un défi. Seulement, défi ne rime pas pour l’occasion avec interdiction de vivre une aventure plus calme, puisqu’un mode facile est également de la partie. ”

Puisqu’avant toute chose, Stellar Blade n’est autre qu’un Souls-like dont l’énergie sera l’un des leitmotivs. Une énergie contagieuse incitant à la prise de risque, à la violence, aux combos et par extension à une agressivité de tous les instants. Et cela, Eve le doit à l’éventail de ses capacités et au talent de ses développeurs.

Puisant profondément dans des racines parfum beat’em all, les combats sont en effet extrêmement rythmés. Et quiconque a posé les mains sur un Souls sait à quel point l’équilibre est difficile à trouver quand un boss, voire un ennemi lambda, peut raboter d’une baffe la santé d’un héros ou, en l’occurrence, d’une héroïne. Et pourtant, Stellar Blade y parvient, sans pour autant prôner le bourrinage au détriment de la technique.

Ce point est aussi en partie dû à l’arsenal limité d’Eve. Pas d’armes dans tous les sens, pas de possibilité de styles différents, mais plutôt une foultitude de possibilités que l’on peut exploiter ou non, selon ses envies, selon son skill, et de préférence selon le « mieux vaudrait miser là-dessus si tu ne veux pas finir en miettes »… Et à cet instant, la parenté est d’ailleurs portée en direction d’une autre licence, elle aussi émérite, Sekiro : Shadows Die Twice. Ouvrant la porte aux contres timés, Stellar Blade mise en effet sur la dégradation de la jauge de stance de son adversaire, à chaque fois qu’une parade est effectuée dans le timing idéal. Une jauge de stance qui permet de se laisser aller et d’asséner de violents combos, une fois que celle-ci a explosé. Evidemment, le risque est présent car les ennemis rencontrés sont également infâmes et rongent parfaitement la barre de HP d’Eve et les « potions » qui vont avec. Vous savez, celles que l’on recharge en s’arrêtant au campement où l’on peut se reposer, récupérer de la santé, sauvegarder et faire réapparaître une partie des ennemis.

Petit aparté, ouvert au public le plus large, Stellar Blade représente un défi. Seulement, défi ne rime pas pour l’occasion avec interdiction de vivre une aventure plus calme, puisqu’un mode « facile » est également de la partie. Réduisant les dégâts reçus, ce dernier permet aussi de profiter de légers ralentissements, indiquant parfois les manœuvres à suivre à la manière d’un QTE pour contrer ou esquiver. Avouons-le, il est agréable d’avoir le droit de profiter d’un jeu du genre sans passer par la case modding comme beaucoup l’ont fait avec Elden Ring par exemple…

C’est d’autant plus vrai que dans la pratique, entre difficulté et grande variété, le jeu de Shift Up ne plaisante pas à l’heure d’insérer des options qui peuvent faire chauffer les doigts, les neurones et par extension les nerfs. Des nerfs mis à rude épreuve par la difficulté donc, mais aussi par un rythme qui ne laisse pas respirer, car à l’inverse d’un Souls-like « habituel », Eve n’est pas soumise aux règles de la barre de stamina s’épuisant comme peau de chagrin, incitant à peser le pour et le contre entre le coup de plus et le pas en arrière. D’ailleurs, quiconque aura pris la main sur le jeu se rendra compte que la pluralité des combos permet d’être très efficace de manière brutale suite à un contre ou à une esquive. Et encore, il faudra aussi compter sur les attaques spéciales qui déboitent sacrément et dont les différents arbres de progression regorgent à l’heure de bâtir librement sa combattante de rêve.

‟ Contre, esquive parfaite, drone pouvant mitrailler ou envoyer des projectiles létaux, Stellar Blade permet de nombreuses stratégies pour vaincre les ennemis… ”

Principal dogme du titre, la liberté est donc au cœur de l’expérience. Contre, esquive parfaite, drone pouvant mitrailler ou envoyer des projectiles létaux, Stellar Blade permet de nombreuses stratégies pour vaincre les ennemis, obligeant plus à respecter certaines « lois »  lorsque les boss se mettent en travers de la route. Attaque lourde impossible à contrer, attaque qu’il vaut mieux contrer pour ouvrir des brèches et ronger l’équilibre de l’ennemi pour lui lacérer le front après, attaque ouvrant la porte à un contre dans le dos, le titre de Shift Up arrive à être jubilatoire, malgré ses violentes aspérités létales.

Létales, mais beaucoup plus justes ai-je aussi envie de dire à titre personnel. Car généralement agacé par le manque de lisibilité de certains combats contre les ennemis massifs dans les jeux du genre, je n’ai pas eu ce ressenti avec Stellar Blade dont la précision est remarquable durant les combats.

Et si je parle des combats, c’est pour m’ouvrir une porte sur une critique qui vient de suite à l’esprit. En effet, en dehors de ces derniers typés Souls-like, la jouabilité dans le monde s’apparente plus à celle d’un action-RPG comme l’est Nier : Automata. Et c’est à ce moment que l’on pestera contre les mouvements de l’héroïne qui peinent à être convaincants, ce qui est d’autant plus délicat sachant que Stellar Blade n’hésite pas à miser sur des séquences de plateforme ayant tendance à conduire Eve dans le ravin au prix d’une baisse de santé certaine… Une santé que l’on sait aussi très précieuse à l’heure d’affronter des ennemis redoutables mais pas que. Car barre de vie toujours trop petite en marge, il arrive que cela conduise à répéter plusieurs fois des passages assez laborieux où le titre donne l’impression d’être un jeu de plateforme tout juste moyen. Irritant… pardon… IRRITANT !

‟ … un univers artistique vraiment plaisant, subjuguant par ses effets de lumières… ”

Et justement, entre un saut mal achevé et un wall run manqué, c’est en rapport avec le monde qu’un nouveau grief apparaitra facilement. Car ne voulant pas se limiter à un monde trop linéaire, Stellar Blade joue la carte du monde semi-ouvert. Mais très franchement, avec un remplissage de quêtes annexes nées du sacro-saint Fedex (NON !), des zones peu inspirées, et accessoirement des moments de navigation bien pénibles, c’est le rythme de l’aventure qui en prend un coup, malgré la vitesse de pointe de l’héroïne. Une vitesse de pointe mise à mal par des entraves se résumant également très souvent à ouvrir ceci, à débloquer cela, sans aller chercher plus loin, sous couvert d’une narration par moments aussi immangeable que la mise en scène de leur présentation… On a fait mieux… et n’allez pas espérer mieux des phases en mode survival horror qui font rapidement tirer la langue de l’ennui, la faute à un rythme, encore une fois, en décalage avec la partition.

Finalement, c’est quand il se pare de l’apparat des zones plus closes que le titre de Shift Up brille. Déjà, car il offre plus de situations où les combats parfum Souls-like se déchaînent. Et également, car c’est à cet instant que l’on parvient à profiter de la grâce visuelle qui n’a eu cesse d'être mise en avant au gré de la plastique trop avantageuse d’Eve et qui cède pourtant très volontiers la place à un univers artistique vraiment plaisant, subjuguant par ses effets de lumières et autres artefacts, sa vitesse très stable en mode performance, et des Naytibas à glacer le sang de par leur aspect amoncelant « chairs et crocs ». On pourra d’ailleurs ne pas manquer d’en profiter durant des scènes inspirées de Bayonetta ou de Devil May Cry où les slow motions s’entassent au fil de cabrioles spectaculaires.

Au bout de la lame, c’est donc presque pleinement satisfait que l’on termine cette aventure qui demande entre 25 et 40 heures selon ses compétences. Mais clairement, après en avoir fini, il est évident que cette lame n’a pas totalement transpercé notre cœur la faute à ses égarements. Le jeu en vaut donc la peine pour quiconque souhaite vivre une bonne aventure, bardées de défis et d’une bande-son vraiment très sympathique et dont les mélodies évoquent irrémédiablement Nier : Automata… La boucle est bouclée.

Le saviez-vous ?

  • - Eve, l’héroïne de Stellar Blade dont la plastique a été au cœur de nombreuses discussions, est interprétée par la mannequin sud-coréenne Shin Jae-eun.
  • - Stellar Blade possède plusieurs fins qui sont influencées par certains choix effectués au cours de l’aventure.
  • - Evidemment au cœur de toutes les comparaisons avec Nier : Automata, Stellar Blade a été adoubé par Yoko Taro lui-même, qui qualifie Stellar Blade de supérieur (https://www.eurogamer.net/stellar-blade-is-superior-to-nier-automata-says-yoko-taro).
  • - Pour le moment, Stellar Blade est une exclusivité PlayStation 5, mais rien ne permet d’affirmer qu’il le restera.

Alors que sa sortie approche doucement, Elden Ring parle de son extension et confirme qu'il s'agira bien de la seule extension.

Découvrez la sélection des jeux "gratuits" de mai en compagnie du PlayStation Plus. La sélection est très belle.

Le verdict

publié le 03 Mai 2024 à 15h05
Après avoir énormément fait parler de lui par l’intermédiaire de son héroïne sexualisée à l’extrême, Stellar Blade a enfin laissé place au gameplay. Et aux charmes évidemment propices aux discussions d’Eve, ont succédé ses capacités martiales tout à fait remarquables à l’heure de s’installer dans le monde hyper concurrentiel des Souls-like. Des capacités martiales qui confèrent cette vie à une aventure ultra rythmée, où les seuls écarts proviennent du manque de retenue des développeurs de Shift Up qui auraient très bien pu se passer d’ouvrir parfois le monde du jeu, d’imposer des quêtes annexes peu intéressantes ou de tenter de mettre les talons dans l’univers du survival horror alors que le terrain est meuble... Mais une chose est sûre, quand il fait parler la poudre martiale et son exploration plus calibrée, Stellar Blade n’est pas loin d’être stellaire. Et bonne nouvelle, c’est une grande partie de sa partition.

On love

  • Des combats très dynamiques
  • Des arbres de compétences avec des vraies possibilités
  • Un univers qui en jette
  • Une durée de vie suffisante
  • Une superbe bande-son
  • La possibilité de jouer en « facile »

On love pas

  • Des annexes bien pauvres
  • Une jouabilité friable en mode « plateforme »
  • Des tenues sans effet statistiques sur Eve
  • Les passages en monde semi-ouvert pas fous
Note Gamelove
7 /10
Soul Automata
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