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Test Expeditions : A MudRunner Game

Test Expeditions : A MudRunner Game
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Cela fait déjà quelques années que la série MudRunner bourlingue les pieds dans la boue vidéoludique. Et mine de rien, avec Expeditions : A MudRunner Game, Saber Interactive arrive à son troisième opus. Un troisième opus qui mise donc sur les expéditions (si quelqu’un en doutait…) et qui s’éloigne des gros camions de l’opus précédent pour diminuer son empreinte carbone et les traces de roues qu’il laisse sur son monde…

Les roues dans la boue… et ailleurs…

(Ce test d’Expeditions : A MudRunner Game a été réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version presse fournie par l’éditeur.)

Par contre, ce n’est pas car les traces de roues sont moindres et que les véhicules ont abandonné l’idée d’être des camions gigantesques et difficiles à manœuvrer qu’Expeditions oublie de faire honneur à la licence MudRunner. Ici, nous sommes bien sur les terres d’une simulation dont le principal leitmotiv est de dire aux joueurs de se débrouiller pour rejoindre tel ou tel endroit avec son véhicule et de bien galérer pour y parvenir…

De la boue, des pentes abruptes, des forêts denses, des étendues d’eau, des marécages, des zones rocailleuses…, il ne se passe pas un instant où le titre ne suggère pas d’un coup de coude que la galère n’est jamais loin. Cette galère de se retrouver enlisé, bloqué, retourné, en panne d’essence, endommagé et pourquoi pas à la dérive dans ce fleuve qui ne semblait pas si profond… Le MONSTRE !

Si l’exigence du titre n’est donc pas oubliée, c’est aussi car on retrouve globalement la mécanique centrale, ce moteur tyrannique qui a fait son succès, et ce petit côté grisant qui, à l’instar d’un Souls-like, est capable de générer des remous intestinaux ou des petits hoquets de plaisir. Car oui, triompher d’une difficulté dans Expeditions : A MudRunner Game reste le principal vecteur de cette aventure s’appuyant sur des qualités déjà connues des fans.

D’ailleurs, parlant de fans, si votre approche est celle d’un néophyte, il est agréable de noter que le titre est un brin moins austère que les deux premiers épisodes. Enfin moins austère… soyons assez francs, pas en matière de tutoriel. Vu que ce dernier, chargé à l’extrême et d’une brièveté assez cocasse, nous explique la globalité de ce qu’il est possible de faire au volant au gré d’une simple petite session. Et autant dire qu’au regard de la masse d’informations, la tâche paraît presque effrayante au premier abord… Boîte automatique, boîte manuelle, vitesse lente, point mort, différents types de transmissions, gadgets embarqués dans le véhicule, dégonflage des pneus pour avoir une meilleure capacité d’adhérence au prix d’une plus grand fragilité, utilisation du treuil pour s’extraire d’une galère, réparation du camion, gestion de l’environnement…, passé la première demi-heure, le mal de crâne est encore plus présent que la peur de finir sur le côté, embourbé dans une intraitable ornière. Spoiler, le tutoriel n’explique pas comment éviter de se retrouver dans cette galère… c’est le charme du jeu.

‟ … l’autre grosse sensation divergente de SnowRunner, c’est son concept même. Oubliez l’idée par exemple de faire du transport de marchandises en masse.”

De fait, vous avez cerné la toile de fond, Expeditions : A MudRunner Game ne plaisante pas. Toutefois, comparé à son plus récent ancêtre venu de la neige, il faut bien admettre qu’il est tout de même plus agréable. Attention, agréable ne rime pas avec dynamique, le titre de Saber Interactive restant toujours aussi « platonique » côté ambiance et rythme. Chaque tour de roue est lent, chaque difficulté s’aborde avec le souffle retenu. On prend son temps, on met des minutes à effectuer quelques centaines de mètres, le tout bercé par une musique d’ascenseur que l’on finit par ne plus entendre. Inutile d’espérer une quelconque frénésie, les véhicules pilotés sont lents et dame « vitesse » (sous-entendu précipitation) est synonyme d’accident, de perte de temps, de perte d’argent et d’énervement… Des synonymes guères joyeux…

Mais dans l’ensemble, les choses sont moins frustrantes que dans SnowRunner par exemple. Tout d’abord avec ces quelques gadgets permettant de remettre le véhicule sur ses roues, on évite les horreurs du passé où l’on devait prendre un autre camion pour revenir sur place et tracter son autre véhicule hors de la mélasse. On peut aussi installer un point d’accroche pour utiliser le treuil. Bref, on possède des outils rendant la progression moins frustrante.

Cette donnée est d’ailleurs l’un des crédos du jeu. Et c’est ici que l’on arrive au « ensuite » : si je parlais du tutoriel de l’enfer, il est néanmoins bon de noter que la courbe de progression du titre est mieux dosée. Et c’est avec une grande surprise qu’en vétéran, on se rend compte que l’on n’éprouve aucune difficulté à terrasser les cinq premières missions du Colorado avant de passer à l’Arizona et aux Carpates (pour au total une dizaine de régions). Preuve qu’il est plus docile, et ce même après avoir ouvert les vannes du grand bain, Expeditions : A MudRunner Game ne laisse plus autant pantois face aux situations, ayant préféré calibrer ses missions et orienter les joueurs et joueuses, ôtant globalement la sensation de perdition auparavant ressentie. De ce fait plus doux grâce à ses contours explorateurs, il ouvre les portes aux néophytes de façon plus souriante sans oublier pour autant de montrer les crocs, posant bien des problèmes à l’heure de définir par où passer pour atteindre telle ou telle zone… Mais dans la pratique, on a le sentiment d’être plus accompagné, d’être mieux accompagné et cela procure une impression différente. D’ailleurs, Expeditions l’est…

En ce sens, l’autre grosse sensation divergente de SnowRunner, c’est son concept même. Oubliez l’idée par exemple de faire du transport de marchandises en masse. Dans Expeditions, on incarne une personne chargée d’effectuer des expéditions scientifiques sur des terres beaucoup plus sauvages. De la sorte, si l’on retrouve toujours, sobrement, le fait d’emmener des ressources à divers endroits pour déployer une structure afin d’analyser l’eau, ou encore récupérer des ossements préhistoriques, le cheminement n’est pas le même. Pas de routes à l’horizon, d’itinéraire à planifier au regard de la monstruosité de notre convoi, mais plutôt des vastes zones sauvages (qui manquent de vie sauvage justement...). Et c’est d’ici que vient cette impression différente qui se matérialise par le biais d’un côté « pionnier » où il est justement question de découvrir les secrets qui s’y cachent en marge de la mission à effectuer.

A ce sujet, on pourra d’ailleurs dresser un grief assez certain à cet égard. Car à vouloir proposer des missions dans un cadre environnemental, Saber Interactive a totalement oublié de proposer une forte variété d’objectifs. Et c’est très souvent que l’on devra rejoindre une vaste zone pour récupérer ceci, découvrir cela, installer quelque chose ou pour y effectuer un balisage. Balisage qui consiste en général à rouler, explorer les environs avec ses jumelles ou son drone aérien, en attendant que la barre de pourcentage indique 100%, et… bon débarras… Et quitte à enfoncer le clou, n’hésitons pas à pointer du doigt les mini-jeux associés à ces séances, mini-jeux qui n’en ont que le nom tant leurs propositions sont faiblardes : scanner à plusieurs reprises un lieu, découvrir des ruines, sonder des fonds marins…, le tout accompagné de QTE et autres jeux d’adresse d’un inintérêt total et n’hésitant pas à dire « désolé, vous avez raté » pour relancer aussitôt la recherche à zéro… Basiques parmi les plus basiques de l’univers du monde vidéoludique, ces évènements peinent à arracher autre chose que des grimaces, surtout après avoir raté un QTE à douze reprises du fait d’un défilement de la barre qui rame…

‟ … il sera toujours possible de trouver des secrets ici et là, de découvrir des véhicules embourbés à ramener, de récupérer des cargaisons perdues… ”

… ce qui nous conduira à la dernière branche de l’arbre, celle de la réalisation. Et sur ce point, déboulant avec concrètement trois types d’environnements, force est de reconnaître que la prestation livrée par Expeditions : A MudRunner Game est plus que convaincante, toujours portée par une volonté de photoréalisme assez agréable. Mais un photoréalisme qui aurait gagné à tendre les mains à la régularité.

Car en marge de parfois plonger dans des situations très étranges comme s’empêtrer dans un caillou récalcitrant (augurant des bugs de collision parfois handicapants), il arrive aussi que le frame rate s’offre des chutes plutôt terribles alors que les textures ne s’affichent pas toujours au premier coup d’œil… De fait, le constat est plutôt à l’orée d’une demi-teinte, sachant que le titre a globalement réduit la taille de ses environnements, même s’ils demeurent assez vastes pour s’évader. Puisque oui, en marge des missions, il sera toujours possible de trouver des secrets ici et là, de découvrir des véhicules embourbés à ramener, de récupérer des cargaisons perdues, ou encore de débloquer des points d’intérêt qui pourront servir de points de départ ou de zones de stockage de ressources pour réparer des véhicules. Comme tout jeu incitant à l’exploration se doit de le faire.

Ceci entraînant cela, toutes ses qualités mais aussi ses défauts font d’Expeditions : A MudRunner Game un titre agréable, différent de ses origines et dont le plaisir est teinté de tâches agaçantes qui peuvent parfois mettre à mal une partie d’une bonne heure et demie. Oui, véritable monstrosaure en termes de missions, le titre de Saber Interactive pourra faire patauger les plus accros pendant une bonne centaine d’heures, accros qui voudront investir sur toutes les améliorations, acheter tous les véhicules, bâtir des raccourcis, découvrir tous les secrets terriblement bien planqués ou encore recruter tous les spécialistes, nouveaux venus de cet opus et fournissant des améliorations de statistiques et des bonus supplémentaires. Quand on aime…

Le saviez-vous ?

  • - La coopération est prévue dans Expeditions : A MudRunner Game. Malheureusement, il faudra attendre une mise à jour gratuite pour en profiter.
  • - Ne voulant pas en rester là, Expeditions : A MudRunner Game profitera aussi de contenus additionnels au fil de l’année (https://www.youtube.com/watch?v=UZ5UyiMHNdc&t=22s&ab_channel=FocusEntertainment).
  • - Fin février, il a été annoncé que Saber Interactive, développeur d’Expeditions : A MudRunner Game, avait repris son indépendance pour un montant pouvant avoisiner les 500 millions de dollars.

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Le verdict

publié le 18 Mars 2024 à 15h03
Poursuivant la tradition Expeditions : A MudRunner Game propose une autre approche de la licence. Et sans oublier l’exigence qui a toujours fait le charme et le sel de la série, cet opus ouvre également les portes de manière plus docile, avec une progression plus aisée et des missions au cadre plus défini. Côté reproches, on aura tendance à pointer du doigt un tutoriel assommant, quelques bafouilles techniques inélégantes et des activités qui ont tendance à se répéter, parfois hantées par des mini-jeux à des lieux d’être passionnants… Mais dans le fond, c’est le plaisir de cette exploration sauvage qui prédomine, faisant d’Expeditions : A MudRunner Game un bien sympathique jeu.

On love

  • Une simulation toujours aussi exigeante
  • Beaucoup plus accueillant
  • Une meilleure gestion des objectifs
  • L’apport des gadgets pour faciliter les galères
  • Des défis toujours aussi âpres à surmonter
  • Trois univers sauvages pour une dizaine de régions
  • Une durée de vie colossale

On love pas

  • Vacille parfois techniquement
  • Un tutoriel trop compliqué d’entrée
  • Des objectifs trop répétitifs
  • Des mini-jeux insipides
  • Un rythme lent qui peut facilement déplaire
  • Le monde est figé, sans vie
Note Gamelove
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